Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puissent choisir avec pleine connaissance de cause la faculté spéciale qui conviendra le mieux à leurs dispositions individuelles, à leurs goûts.

Il arrivera sans doute qu’en choisissant leur spécialité scientifique, les adolescents, influencés par quelque cause secondaire, soit extérieure, soit même intérieure, se tromperont quelquefois, et qu’ils pourront opter d’abord pour une faculté et pour une carrière qui ne seront pas précisément celles qui conviendraient le mieux à leurs aptitudes. Mais comme nous sommes, nous, les partisans non hypocrites mais sincères de la liberté individuelle ; comme, au nom de cette liberté, nous détestons de toute notre cœur le principe de l’autorité ainsi que toutes les manifestations possibles de ce principe divin, anti-humain ; comme nous détestons et condamnons, de toute la profondeur de notre amour pour la liberté, l’autorité paternelle aussi bien que celle du maître d’école ; comme nous les trouvons également démoralisantes et funestes, et que l’expérience de chaque jour nous prouve que le père de famille et le maître d’école, malgré leur sagesse obligée et proverbiale, et à cause même de cette sagesse, se trompent sur les capacités de leurs enfants, encore plus facilement que les enfants eux-mêmes, et que d’après cette loi tout humaine, loi incontestable, fatale, que tout homme qui domine ne manque jamais d’abuser, les maîtres d’école et les pères de famille, en déterminant arbitrairement l’avenir des enfants, interrogent beaucoup plus leurs