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d’autres fort lentes, quoique nullement inférieures, et souvent même supérieures, aucun maître d’école ne pourra jamais préciser d’avance la carrière et le genre d’occupations que les enfants choisiront lorsqu’ils seront arrivés à l’âge de la liberté.

D’où il résulte que la société, sans aucune considération pour la différence réelle ou fictive des penchants et des capacités, et n’ayant aucun moyen pour déterminer, ni aucun droit de fixer, la carrière future des enfants, doit à tous, sans exception, une éducation et une instruction absolument égale.

(Égalité du 14 août 1869.)


III

L’instruction à tous les degrés doit être égale pour tous, par conséquent elle doit être intégrale, c’est-à-dire qu’elle doit préparer chaque enfant des deux sexes aussi bien à la vie de la pensée qu’à celle du travail, afin que tous puissent également devenir des hommes complets.

La philosophie positive[1], ayant détrôné dans les esprits les fables religieuses et les rêveries de la métaphysique, nous permet d’entrevoir ce que doit être,

  1. Par cette expression de « philosophie positive », Bakounine n’entend nullement le positivisme ou comtisme, dont il a si bien montré les défauts dans son Appendice (Considérations philosophiques sur le fantôme divin, sur le monde réel et sur l’homme, imprimé au tome III des Œuvres. Il veut parler de la philosophie scientifique en général, qui s’appuie sur l’observation et l’expérience.