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suivant, le mandat de servir de centre de correspondance entre les sections de la Suisse romande.

L’année 1868 fut une année critique pour l’Internationale en Suisse. Au printemps (mars) eut lieu à Genève la première grande grève du bâtiment, qui eut un énorme retentissement. Ensuite, les élections législatives dans le canton de Neuchâtel, et l’alliance contractée à cette occasion par Coullery avec le parti conservateur, amenèrent une rupture entre les partisans de Coullery et les socialistes sincères. Cette rupture s’accentua lorsque, après le Congrès général de Bruxelles (septembre 1868), Coullery publia dans la Voix de l’Avenir des articles attaquant la majorité collectiviste du Congrès. Au même moment, la Ligue de la paix et de la liberté tenait à Berne son second Congrès ; la minorité révolutionnaire de cette Ligue se sépara de la majorité pour se constituer en une Alliance de la démocratie socialiste, qui déclara adhérer à l’Internationale, et la fondation d’une section de cette Alliance à Genève, en octobre, donna dans cette ville une impulsion énergique au développement du parti socialiste révolutionnaire. Un conflit aigu avait éclaté entre Coullery et le comité central de Genève ; ce comité convoqua une conférence de délégués, afin de discuter la proposition d’unir les sections de la Suisse romande par un lien plus étroit en les groupant en une fédération, et d’examiner s’il n’y avait pas lieu de créer un nouveau journal qui remplacerait la Voix de l’Avenir. Cette conférence, réunie à Neuchâtel le 25 octobre 1868, chargea les sections de Genève de nommer dans leur sein deux commissions, l’une pour préparer la création d’un nouveau journal, l’autre pour élaborer un projet de statuts d’une fédéra-