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pour eux, et que le prolétariat s’est trouvé condamné à une ignorance forcée, de sorte que s’il avance quand même, — et ses progrès sont indubitables, — ce n’est pas grâce à la société, mais bien malgré elle.

Nous nous résumons. Dans l’organisation actuelle de la société, les progrès de la science ont été la cause de l’ignorance relative du prolétariat, aussi bien que les progrès de l’industrie et du commerce ont été la cause de sa misère relative. Progrès intellectuels et progrès matériels ont donc également contribué à augmenter son esclavage. Qu’en résulte-t-il ? C’est que nous devons rejeter et combattre cette science bourgeoise, de même que nous devons rejeter et combattre la richesse bourgeoise. Les combattre et les rejeter dans ce sens, que, détruisant l’ordre social qui en fait le patrimoine d’une ou de plusieurs classes, nous devons les revendiquer comme le bien commun de tout le monde.

(Égalité du 31 juillet 1869.)
II

Nous avons démontré que tant qu’il y aura deux ou plusieurs degrés d’instruction pour les différentes couches de la société, il y aura nécessairement des classes, c’est-à-dire des privilèges économiques et politiques pour un petit nombre d’heureux, et l’esclavage et la misère pour le grand nombre.