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eux ; il les voit pleins de cette vie qui lui a toujours manqué, et, voulant se sauver en s’identifiant avec eux, il tâche de se transformer aujourd’hui. Il ne s’appelle plus la démocratie radicale, mais le socialisme bourgeois.

Sous cette nouvelle dénomination, il n’existe que depuis un an. Nous dirons dans un prochain article ce qu’il a fait pendant cette année.

(Égalité du 10 juillet 1869.)


IV

Nos lecteurs pourraient se demander pourquoi nous nous occupons de la Ligue de la paix et de la liberté, puisque nous la considérons comme une moribonde dont les jours sont comptés ; pourquoi nous ne la laissons pas mourir tout doucement, comme il convient à une personne qui n’a plus rien à faire dans ce monde. Ah ! nous ne demanderions pas mieux que de la laisser finir ses jours tranquillement, sans parler du tout d’elle, si elle ne nous menaçait pas de nous faire cadeau, avant de mourir, d’un héritier fort déplaisant et qui s’appelle le socialisme bourgeois !

Mais, si déplaisant qu’il soit, nous ne nous occuperions pas même de cet enfant illégitime de la bourgeoisie, s’il se donnait seulement pour mission de convertir les bourgeois au socialisme, et, sans avoir la moindre confiance dans le succès de ses efforts, nous pourrions même en admirer l’intention géné-