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de l’Association ne peut être qu’une politique internationale, excluant absolument toutes les vanités patriotiques et toujours intéressées des bourgeois, toute politique exclusivement nationale. La patrie de l’ouvrier, membre de l’Internationale, c’est désormais la grande fédération des travailleurs du monde entier, en lutte contre le capital bourgeois. Pour le travailleur, il ne peut y avoir désormais d’autres compatriotes et frères que les travailleurs, quel que soit leur pays ; d’autres étrangers que les bourgeois, à moins que ces bourgeois, rompant toute solidarité avec le monde bourgeois, ne veuillent embrasser franchement la cause du travail contre le capital.

Tel est le programme de l’Association internationale des travailleurs. L’égalité est son but : l’organisation des forces ouvrières, l’unification du prolétariat dans le monde entier, à travers les frontières des États, et sur les ruines de toutes les étroitesses patriotiques ou nationales, voilà son arme, sa grande, son unique politique, à l’exclusion de toutes les autres. Quiconque adopte ce programme peut se dire à bon droit un digne membre de l’Association internationale des travailleurs.

Dans un prochain numéro, nous montrerons comment M. le docteur Coullery, par ses actes aussi bien que par tous ses écrits et discours, s’est mis en contradiction flagrante avec tous les principes fondamentaux de ce programme[1].

(Égalité du 31 juillet 1869.)
  1. La réfutation du coullerysme que Bakounine annonçait ainsi, c’est la remarquable suite d’articles intitulée Politique de l’Internationale, qui commença en effet à paraître dans le numéro suivant de l’Égalité. Nous donnons ces articles plus loin (p. 169), devant d’abord placer ici un autre groupe d’articles, chronologiquement parallèle à la polémique contre Coullery, les Endormeurs, qui ont paru dans les cinq numéros du 26 juin au 24 juillet.