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politique qui ne tend pas directement à ce but, par conséquent toute politique bourgeoise, monarchique, libérale, ou même démocratique radicale ; parce que toute politique bourgeoise, on le sait, n’a et ne peut avoir d’autre but que la consolidation et l’extension de la puissance bourgeoise, et que cette puissance est exclusivement fondée sur la dépendance du travailleur et sur l’exploitation de son travail. Pour qu’il ne reste aucune incertitude sur ce point, les considérants ajoutent que l’assujettissement du travailleur au capital est la source de toute servitude, politique, morale et matérielle : ce qui veut dire que pour atteindre le grand but de l’Internationale, l’émancipation économique du travail, il faut briser la tyrannie du capital, briser toute la puissance, toute l’existence des bourgeois.

Comment faire pour briser la tyrannie du capital ? Faut-il détruire le capital ? Mais ce serait détruire toutes les richesses accumulées sur la terre, toutes les matières premières, tous les instruments de travail, tous les moyens de travail. Ce serait condamner l’humanité tout entière, qui est infiniment trop nombreuse aujourd’hui pour subsister des simples dons de la nature, comme les peuples sauvages, et qui ne peut par conséquent exister désormais qu’à l’aide de ce capital, ce serait la condamner à la plus terrible mort, à la mort par la faim. Donc, on ne peut pas, on ne doit pas détruire le capital, il faut le conserver. Mais si on le conserve, et s’il continue de