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de sexe, il n’y ait désormais qu’une seule manière sociale de vivre : les mêmes devoirs, les mêmes droits.

C’est le programme complet du socialisme révolutionnaire, dont l’égalité est la première condition, le premier mot, et qui n’admet la liberté qu’après l’égalité, dans l’égalité et par elle, parce que toute liberté en dehors de l’égalité constitue un privilège, c’est-à-dire la domination d’un petit nombre et l’esclavage de l’immense majorité des hommes.

Pour mieux établir le caractère révolutionnairement socialiste du programme de l’Internationale, les considérants font suivre cette première déclaration d’une seconde, non moins importante : que l’assujettissement du travail au capital est la source de toute servitude, politique, morale et matérielle, et que pour cette raison l’ÉMANCIPATION ÉCONOMIQUE DU TRAVAILLEUR est le grand but auquel doit être subordonné tout mouvement politique.

C’est le renversement de toute la politique des bourgeois, c’est le point où la démocratie socialiste se sépare absolument et définitivement de la démocratie exclusivement politique des bourgeois, — des radicaux aussi bien que de M. Coullery, et même de M. Coullery encore plus que des radicaux.

Du moment que l’Association internationale a reconnu que le grand but auquel doit être subordonné tout mouvement politique, c’est l’émancipation économique des travailleurs, elle repousse toute