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s’en faire une arme pour pervertir l’Internationale.

Ce que nous combattons dans M. Coullery, c’est cette prétention énorme d’être l’ami et le coopérateur le plus intime d’un parti franchement réactionnaire, et de vouloir passer en même temps pour un franc socialiste, pour un partisan dévoué de l’émancipation des masses ouvrières. Il voudrait nous persuader que, depuis qu’il s’est rallié à la politique des aristocrates et des mômiers, il est devenu plus digne de notre sympathie, de notre confiance, et qu’il s’est rapproché davantage de l’esprit même de l’Internationale.

Nous ne nous arrêterons pas à discuter cette question, si c’est dans l’esprit ou dans le cœur de M. Coullery que cette étrange aberration a pu prendre naissance ; mais il nous paraît absolument nécessaire de la combattre, parce que, si elle parvenait à se faire accepter par un nombre quelconque d’ouvriers, elle ne manquerait pas de pervertir leur esprit aussi bien que leur cœur, et de les conduire directement à l’esclavage.

M. Coullery a eu sans doute mille raisons excellentes pour se séparer du radicalisme. Peut-être le parti radical a-t-il eu le tort de ne point faire dans son sein une place assez large à ce personnage si profondément préoccupé de lui-même.

La nature de M. Coullery est une nature éminemment fantaisiste et sentimentale ; il lui faut de la chaleur, vraie ou fausse, beaucoup de mouvement dramatique et surtout beaucoup d’exhibition per-