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tout le Congrès de Bâle, cette politique nationale et bourgeoise qu’ils nous ont présentée comme devant être celle de l’Internationale. Je l’ai combattue, il est vrai, avec toute l’énergie dont je suis capable, parce que je la crois funeste à l’Association internationale, parce qu’elle fausse, selon moi, le principe même de cette grande Association, parce qu’enfin elle est toute contraire au socialisme révolutionnaire, à cette politique internationale du prolétariat qui, selon mon intime conviction, peut seule le sauver et le faire triompher.

Je n’aurais eu absolument rien à redire si mes adversaires, les socialistes allemands, s’étaient bornés à attaquer mes principes avec force, même avec colère. Ces principes leur paraissant mauvais, en les attaquant ils usaient de leur droit, et remplissaient même leur devoir. Ce que je ne comprends pas, c’est que des hommes qui se respectent et qui prétendent à l’estime d’autrui puissent employer, dans cette lutte contre un adversaire, des moyens infâmes, de sales mensonges et la calomnie.

Voilà un an que je suis en butte de leur part aux attaques les plus ignobles, sciemment mensongères, et en même temps les plus ridicules. C’est une campagne parfaitement combinée et organisée. L’inspirateur principal et le chef de cette guerre m’est connu. Il reste caché derrière les brumes de Londres, comme Moïse derrière les nuées du Sinaï. Législateur des Juifs allemands |123 socialistes de nos jours, il inspire la parole et les actes de ses disciples.