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asservi et le plus menaçant aujourd’hui pour la liberté du monde.

Une fois tous ces éléments donnés, on comprend que l’unité de l’Allemagne, si nécessaire à la réalisation de sa puissance politique, ne pouvait être le résultat d’un mouvement libéral spontané de la nation elle-même, mais celui de la conquête seulement ; sans doute pas de la conquête étrangère, mais de l’absorption violente de tous les petits États de l’Allemagne dans un État comparativement plus puissant, et sinon également ni tout à fait, au moins en grande partie germanique. Ce n’est pas ici le lieu de démontrer pourquoi ni l’Autriche, ni la Bavière, épuisées et paralysées d’ailleurs par leurs luttes précédentes aussi bien que par leurs jalousies mutuelles, et frappées de mort par le principe de l’ultramontanisme catholique auquel, pour leur propre malheur, elles étaient restées trop fidèles, n’étaient désormais capables de rendre ce grand service à l’Allemagne, service qui réclame l’action d’un État tout |75 nouveau, aucunement ou très peu compromis par l’histoire. Cet État nouveau, tout le monde le sait, fut la Prusse.

L’histoire de l’État brandebourgo-prussien, jusqu’en 1807, ne fut rien celle de ses princes, d’abord margraves, électeurs de Brandebourg et vassaux de la Pologne pour la Prusse, devenus en 1701 rois de Prusse, et bientôt après les protecteurs et, comme tels, les co-partageurs de la Pologne, les initiateurs incontestables de ce partage que maudis-