Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/462

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chefs du parti radical bourgeois de Genève leur en eurent intimé l’ordre[1]. Nous avons également vu, il y a six ou huit mois, également à Genève, un avocat appartenant au parti radical et à l’Internationale en même temps, M. Amberny, — celui que M. Marx lui-même, dans une lettre qu’il lui a adressée, a gracieusement remercié d’avoir servi l’Internationale de Genève, — nous l’avons vu garantir publiquement, devant ses concitoyens bourgeois, au nom de l’Internationale, qu’il n’y aurait point de grève pendant cette année[2].

----------


On m’objectera que dans le pays où l’organisation des grèves est arrivée à un degré de puissance inconnu en d’autres pays, savoir en Angleterre, les ouvriers sont loin de rester indifférents aux agitations politiques, s’y intéressent au contraire beaucoup, et on me montrera la Ligue pour la conquête du suffrage universel, fondée il y a six ans à peine et qui, composée en majeure partie de travailleurs ma-

  1. Sur cette grève du bâtiment à Genève, en 1870, et sur la manière dont les meneurs des ouvriers genevois, alliés aux radicaux, la tirent cesser par « patriotisme » (décision de la commission de direction de la grève, 18 juillet 1870), Voir L’Internationale, Documents et Souvenirs, t. II, pages 41-42, 50-51, 54-55, 66. — J. G.
  2. Sur l’intervention de l’avocat Amberny dans les affaires de l’Internationale à Genève, et l’attitude du Comité cantonal qui empêcha une grève des ouvriers du bâtiment pour ne pas nuire à la candidature de cet avocat, voir L’Internationale, Documents et Souvenirs, t. II, p. 263-265. — J. G.