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expressions de M. Engels, l’alter ego de M. Marx, le confident du législateur.

Mais pourquoi est-ce précisément ce programme qu’on prétend introduire officiellement, obligatoirement, dans les statuts de l’Internationale ? Pourquoi pas celui des blanquistes ? Pourquoi pas le nôtre ? Serait-ce parce que M. Marx l’aurait inventé ? Ce n’est pas une raison. Ou bien parce que les ouvriers de l’Allemagne paraissent l’accepter ? Mais le programme anarchique est accepté, à très peu d’exceptions près, par toutes les Fédérations latines ; les Slaves n’en accepteront jamais d’autre. Pourquoi donc le programme autoritaire des Allemands devrait-il dominer dans l’Internationale, que la liberté seule a créée et qui ne pourra jamais prospérer que dans la liberté et par la liberté ? Serait-ce parce que les armées allemandes ont manqué de conquérir la France ? Mais encore ce ne serait pas une raison ; ou plutôt c’en serait une au contraire pour se défier beaucoup d’un programme qui nous vient aujourd’hui de l’Allemagne.

Les Allemands ont une manière d’apprécier les hommes, les faits et les choses tout à fait singulière ! Je trouve, par exemple, dans le no 81 (du 9 octobre 1872) du Volksstaat, l’organe officiel et principal du Parti des ouvriers démocrates socialistes de l’Allemagne, un organe qui se publie à Leipzig non sous la rédaction, mais sous l’inspiration immédiate et directe de M. Marx lui-même, l’entrefilet suivant :