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M. Marx, une défaite qu’il ne nous pardonna jamais.

|12 Sa colère fut très grande, et on en connaît toutes les conséquences aujourd’hui. Ce fut depuis septembre 1869 que le Conseil général, — ou plutôt M. Marx, dont le Quos ego apaisait ou soulevait les flots dans ce pauvre Conseil, — sortant de sa torpeur obligée et si salutaire pour l’Internationale, entreprit une politique militante. On sait comment elle se manifesta d’abord. Ce fut un torrent d’injures ignobles et de calomnies odieuses déversées contre tous ceux qui avaient osé le combattre, et colportées par les journaux en Allemagne, et dans les autres pays par des lettres intimes, par des circulaires confidentielles, et par toutes sortes d’agents gagnés d’une manière ou d’une autre à la cause de M. Marx. Vint ensuite la Conférence de Londres (septembre 1871), qui, préparée de longue main par M. Marx, vota tout ce qu’il voulut : et la question politique, la conquête du pouvoir par le prolétariat comme partie intégrante du programme obligatoire de l’Internationale, et la dictature du Conseil général, c’est-à-dire celle de M. Marx en personne, et par conséquent la transformation de l’Internationale en un immense et monstrueux État, dont il devint le chef.

La légitimité de cette Conférence ayant été contestée, M. Marx, prestidigitateur politique très habile, et qui était sans doute jaloux de prouver au monde qu’a défaut de chassepots et de canons, on