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lent, c’est la politique positive, la politique de l’État. Mais n’ayant pas trouvé le terrain favorable à Lausanne, ils s’y étaient sagement abstenus[1].

|11 La même sagesse les avait inspirés un an plus tard au Congrès de Bruxelles. D’ailleurs la Belgique, communaliste, anti-autoritaire et anti-centraliste par toute son histoire, ne leur offrait aucune chance de succès, et, encore une fois, ils se sont sagement abstenus.

Trois ans de défaite ! C’en était trop pour l’ambition impatiente de M. Marx. Aussi commanda-t-il à son armée une attaque directe, qui fut en effet exécutée au Congrès de Bâle (1869). Les chances lui semblaient favorables. Le Parti de la démocratie-socialiste avait eu le temps de s’organiser en Allemagne sous la direction de MM. Liebknecht et Bebel ; il avait étendu ses ramifications dans la Suisse allemande, à Zürich, à Bâle, et même jusque dans la Section allemande de Genève. C’était pour la première fois que des délégués de l’Allemagne se présentaient en très grand nombre dans un Congrès de l’Internationale[2]. Le plan de bataille, approuvé par M. Marx, le général en chef de l’armée, avait été combiné entre M. Liebknecht, chef du corps alle-

  1. Bakounine veut dire qu’ils s’étaient abstenus de présenter un programme de politique positive, proposant au prolétariat la « conquête du pouvoir politique ». — J. G.
  2. Il y en avait eu trois au Congrès de Genève (1866), six au Congrès de Lausanne (1867), quatre au Congrès de Bruxelles (1868) ; il y en eut onze au Congrès de Bâle, en y comprenant deux délégués autrichiens. — J. G.