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avaient osé faire de son nom pour calomnier son ami Bakounine, pour lequel elle avait autant d’amitié que d’estime. De mon côté j’avais prié un ami, le Polonais Koscielski, qui pour ses propres affaires se rendait à Cologne, d’exiger en mon nom de MM. les rédacteurs de la Nouvelle Gazette Rhénane ou bien une rétractation publique, ou bien une satisfaction les armes à la main. Sous cette double pression, ces messieurs se montrèrent fort coulants, fort aimables. Ils publièrent la lettre que leur avait adressée Mme Sand, — une lettre fort désagréable pour leur amour-propre, — et ils y ajoutèrent quelques lignes dans lesquelles ils exprimaient leur regret qu’on eût inséré, en leur absence, dans leur journal, une correspondance insensée dirigée contre l’honneur de leur « ami Bakounine », pour lequel eux aussi avaient le cœur plein d’affection et d’estime. On conçoit qu’après une déclaration pareille, — que le Volksstaat peut retrouver dans un des numéros de juillet ou d’août de la Nouvelle Galette Rhénane de 1848 aussi bien |21 que dans le souvenir de MM. Marx et Engels, qui certes ne commettront pas la maladresse de la renier, — je n’aie plus eu besoin de réclamer d’eux aucune autre satisfaction[1]. Quant à ma prétendue disparition en Russie, ces messieurs savent mieux que personne que je n’ai quitté l’Allemagne qu’en 1850, alors qu’après un an de résidence forcée dans la forteresse de

  1. Voir un récit de ces faits au tome II des Œuvres, dans la Notice biographique, pages XVIII-XIX. — J. G.