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sociale[1]. Et tout cet orage aura été soulevé parla préoccupation si malheureuse des marxiens de faire de la question politique une base, un principe obligatoire de l’Internationale.

En effet, entre les deux tendances ci-dessus indiquées, aucune conciliation aujourd’hui n’est possible. Seule la pratique de la révolution sociale, de grandes expériences historiques nouvelles, la logique des événements pourront les ramener tôt ou tard à une solution commune ; et, fortement convaincus de la bonté de notre principe, nous espérons qu’alors les Allemands eux-mêmes — les travailleurs de l’Allemagne et non leurs chefs — finiront par se joindre à nous pour démolir ces prisons des peuples qu’on

  1. Les résolutions votées à la Haye par une majorité factice furent désavouées par toutes les fédérations régionales qui composaient l’Internationale, savoir : 1° par la Fédération jurassienne, dans son Congrès de Saint-Imier (15-16 septembre 1872) ; 2° par toutes les sections françaises qui purent, malgré la loi Dufaure, se réunir et délibérer, entre autres par un Congrès de vingt-trois délégués de sections françaises (octobre 1872) ; 3° par la Fédération italienne (lettre de sa Commission de correspondance, décembre 1872), qui dès le mois d’août 1872, dans son premier Congrès à Rimini, avait rompu avec le Conseil général ; 4° par la Fédération belge, dans son Congrès de Bruxelles (25-20 décembre 1872) ; 5° par la Fédération espagnole, dans son Congrès de Cordoue (25-30 décembre 1872) ; 6° par la Fédération américaine (résolution du Conseil fédéral de Spring Street, New York, 19 janvier 1873) ; 7° par la Fédération anglaise, dans son Congrès de Londres (16 janvier 1873) ; 8° par la Fédération hollandaise (résultat du vote des sections communiqué par le Conseil fédéral hollandais le 14 février 1873). — Il n’y avait pas de sections de l’Internationale en Allemagne, la législation s’y opposant ; l’Internationale ne pouvait y compter que des adhérents individuels, directement affiliés auprès du Conseil général. — J. G.