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classes privilégiées et pour le salut éternel des peuples ; c’est la négation la plus insolente de tout ce qui donne un sens intellectuel et moral à l’histoire ; c’est un soufflet donné par un tas de brigands hypocrites et repus à l’humanité tout entière ; c’est la résurrection des grands monstres et des grands massacreurs du seizième et du dix-septième siècles ; que dis-je ? c’est Torquemada, c’est Philippe II, c’est le duc d’Albe, c’est Ferdinand d’Autriche avec ses Wallenstein et ses Tilly ; c’est Marie Tudor, la reine sanguinaire, c’est Catherine de Médicis, l’infâme intrigante florentine, ce sont les Guises |39 de France, les massacreurs de la Saint-Barthélemy, c’est Louis XIV, c’est la Maintenon, c’est Louvois le sinistre, que nous voyons surpassés par nos empereurs de Russie, d’Allemagne et de France, et par leurs Mouravief, leurs Haynau, leurs Radetzki, leurs Schwartzenberg, leurs Bismarck, leurs Moltke, par les Mac-Mahon, les Ducrot, les Galiffet, les Changarnier, les Bazaine, les Trochu, les Vinoy, par les Eugénie, les Palikao, les Picard, les Favre, le Thiers. L’ordre, personnifié à cette heure par cet abominable petit vieillard, l’intrigant de tous les régimes, l’ambitieux toujours impuissant pour le bien, mais, hélas ! trop puissant pour le mal, celui qui fut l’un des principaux créateurs du second Empire, comme on sait, et qui, se posant aujourd’hui comme le sauveur de la France, vient de dépasser en fureur homicide tous les massacreurs présents et passés de l’histoire, — l’ordre, c’est la