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liaire, accompagnés presque toujours de la bassesse du courtisan, la cupidité, la cruauté et toutes les autres fleurs de l’humaine bestialité ; car ils en savent tirer avantage, aussi bien que du mysticisme des femmes. Leur but, ce n’est pas de rendre leurs élèves bons, honnêtes, sincères, humains, mais de les attacher par des liens indissolubles au service de l’Église, et de les transformer en instruments à la fois intéressés et aveugles de la sainte religion.

Ils ne détruisent pas la puissance de vouloir, comme on l’a prétendu. Des hommes privés de cette puissance ne sauraient leur être d’une grande utilité. Ils font mieux : tout en aidant le développement de cette force, ils l’asservissent et l’enchaînent, en rendant la pensée de leurs élèves à jamais incapable de la diriger. Le moyen qu’ils emploient pour cela est aussi infaillible que simple : par un enseignement savant, profondément combiné, nourri de détails écrasants, mais dénué de pensée, et surtout calculé de manière à tuer dans le cerveau |25 des élèves toute impulsion rationnelle, toute capacité de saisir le réel, le vivant, tout sentiment du vrai, toute hardiesse, toute indépendance, toute franchise, ils encombrent leur esprit d’une science qui est fausse depuis le commencement jusqu’à la fin : fausse au point de vue de la logique, fausse surtout sous le rapport des faits, — mais qu’ils ont eu l’art de présenter avec le pédantesque étalage d’une érudition consciencieuse et profonde et d’un développement scrupuleusement rationnel ; et ils ont soin