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paroles éloquentes, mais stériles, ils prêchent dans le désert.

Cependant, grâce à un concours de circonstances très malheureuses pour la France, mais fort heureuses |111 pour eux, ils sont parvenus aujourd’hui à s’emparer du pouvoir. Ils ne le retiendront pas longtemps sans doute ; assez longtemps, néanmoins, pour pouvoir faire beaucoup de mal à la France.

Une dictature de fantômes ! Dans ce moment terrible, où il faudrait le soulèvement, l’organisation et la concentration de toutes les réalités et de toutes les forces vives de la France pour la sauver, sont-ils au moins unis entre eux ? Point du tout. Ils s’efforcent bien de le paraître. Mais entre des orléanistes comme le général Trochu et M. de Kératry, un réactionnaire de Juin comme M. Jules Favre, un élu du peuple comme M. Rochefort, et un républicain « rationnel et positiviste » comme M. Gambetta, l’union est-elle possible ? Chacun marchant de concession en concession pour produire cette union, ils s’annulent mutuellement, voilà tout. Leur union, c’est zéro, et, grâce à ce zéro, la réaction bonapartiste, jésuitique, légitimiste et orléaniste relève la tête, et, s’emparant de nouveau du gouvernement de la France, elle ouvre la porte aux Prussiens.

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Mais supposons une chose. Supposons que tous ces hommes, de tempéraments et de tendances si