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resse. Mon devoir, c’est de faire sauter toutes les maisons, plutôt que d’en livrer une seule aux Prussiens. Pour moi, il ne peut plus exister qu’une seule politique, c’est de fusiller sur-le-champ tout homme : soldat, officier, général, membre du gouvernement provisoire ou simple citoyen, ouvrier ou bourgeois, qui parlerait de se rendre. Au nom du salut de la France, je dois m’abstenir de toute autre politique, et je suis forcé d’accepter les individus de toutes les classes et de tous les partis, du moment que leur résolution de disputer Paris aux Prussiens jusqu’au bout est sincère.

|34 « Mais vous, communes de la France encore non envahies par les Prussiens, vous vous trouvez dans une position tout à fait différente de la mienne. Le salut de la France vous commande de faire de la politique. Ne vous laissez pas tromper par les gens intéressés qui vous crient : « Au nom de la France, ne nous divisons pas, restons unis ! » L’union est une chose magnifique, lorsque, égale de tous les côtés, elle est réelle et sincère ; elle est funeste lorsqu’elle est illusoire, hypocrite, mensongère. Unissez-vous donc aux bonapartistes ou aux jésuites pour sauver la France ! Unissez-vous à ces riches bourgeois qui, pleins de tendresse pour leurs capitaux, ne songent maintenant qu’à les placer dans les banques étrangères ; qui envoient des munitions, des armes et des grains aux Prussiens ; et qui au fond de leurs cœurs appellent les Prussiens pour qu’ils les délivrent du patriotisme du peuple ! Ne croyez aux