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nées et paralysées par le réseau bureaucratique et par l’autorité administrative et gouvernementale de l’État. Au nom de mon salut et du vôtre, au nom du |33 salut de la France, renversez donc l’État. C’est une œuvre aussi nécessaire que facile. Elle est facile, parce que de fait l’État n’existe plus. Moi, sa tête, ayant été forcé d’abdiquer, c’est un corps décapité, mort, sans énergie, sans action, et de plus tout gangrené de bonapartisme. Nos armées permanentes, qui étaient les bras de l’État, sont détruites. L’État ne peut donc plus nous défendre, et ses fonctionnaires civils, préfets et municipalités, encouragés par l’égoïsme bourgeois, à mesure que les Prussiens s’avancent, leur livrent la France. Ne pouvant rien pour notre défense, l’État continue de nous paralyser de tout le poids de son corps inanimé et inerte, il continue de nous empoisonner par les émanations bureaucratiques, bonapartistes, jésuitiques, bourgeoises et réactionnaires de toute sorte que son cadavre exhale. Il nous asphyxie, nous étouffe, nous écrase. Renversez-le et détruisez-le donc tout à fait, reprenez toute votre liberté, afin de pouvoir penser, vouloir, agir, et sauver la France.

« Moi, Paris, je ne puis plus faire de mouvement politique. Il m’est impossible d’en faire en présence de l’ennemi qui m’assiège. Toute ma vie est dans les forts extérieurs. À l’intérieur je prépare les munitions et fourbis les armes, et je prépare les barricades et les engins de destruction pour transformer au besoin chaque maison et chaque rue en forte-