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les généraux ; secundò, les armes et les munitions ; tertiò, l’argent.

D’officiers et de généraux, il y en a également beaucoup en France. Mais les neuf dixièmes pour le moins ne valent rien. On ne peut leur confier la défense du pays, parce qu’ils sont pleins de mauvaise volonté, stupides, ignorants, incapables, et parce que, étant en majorité des bonapartistes intéressés, ils livreraient le pays aux Prussiens, |20 pour faire remonter sur le trône de France l’infâme Bonaparte.

Que le patriotisme français ne s’offense pas de ce que j’ose penser et dire de la grande majorité des officiers et des généraux actuels de la France. Connaissant la bravoure du soldat français, je ne saurais m’expliquer autrement les défaites honteuses essuyées par vos armées dans toutes leurs rencontres avec les Prussiens. D’ailleurs, cette décadence de l’esprit, de l’instruction, et de l’énergie militaire dans le corps des officiers de la France s’explique naturellement par le système infâme appliqué pendant vingt ans par Napoléon III à l’organisation et à la direction de l’armée française. Ne l’avait-il pas transformée en un immense corps de gendarmerie pour l’oppression du pays ? Ne l’avait-il pas systématiquement isolée du peuple et nourrie de préjugés et de sentiments hostiles aux habitants non militaires du pays, moins les autorités, qui dans le monde civil continuaient et pratiquaient le même système ? N’avait-il pas établi parmi les sol-