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de despotisme impérial et papal, et traînée dans |192 la boue par sa bourgeoisie gouvernante, elle paraît aujourd’hui, il est vrai, bien déchue en comparaison de ce qu’elle avait été. Et pourtant, quelle différence si on la compare à l’Allemagne ! En Italie, malgré cette décadence, espérons-le, passagère, on peut vivre et respirer humainement, librement, |193 entouré d’un peuple qui semble être né pour la liberté. L’Italie, même bourgeoise, peut vous montrer avec orgueil des hommes comme Mazzini et comme Garibaldi. En Allemagne, on respire |196[1] l’atmosphère d’un immense esclavage politique et social, philosophiquement expliqué et accepté par un grand peuple, avec une résignation et une bonne volonté réfléchies. Ses héros, — je parle toujours de l’Allemagne présente, non de l’Allemagne de l’avenir ; de l’Allemagne nobiliaire, bureaucratique, politique et bourgeoise, non de l’Allemagne prolétaire, — ses héros sont tout l’opposé de Mazzini et de Garibaldi : ce sont aujour-

  1. Bakounine n’a point placé de texte dans le haut des feuillets 194 et 195, qui sont occupés tout entiers par la continuation de la note commencée au feuillet 186. — J. G.