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paraisons sur leurs développements respectifs, mais encore de les observer et d’en constater la réelle existence, ce qui revient à dire que nous devons renoncer à en acquérir une connaissance qui approche seulement quelque peu de celle à laquelle nous pouvons et nous devons arriver par rapport aux phénomènes de notre globe terrestre. L’inaccessibilité de l’Univers pour nous n’est point absolue, mais son accessibilité en comparaison de celle de notre système solaire, et encore plus de celle de notre globe terrestre, est si petite, si petite, qu’elle ressemble presque à l’inaccessibilité absolue.

Pratiquement nous semblons gagner fort peu de chose à ce qu’elle ne soit point absolue. Mais au point de vue de la théorie, le gain est immense. Et s’il est immense pour la théorie, il l’est par contrecoup aussi pour la pratique sociale de l’humanité, |219 car toute théorie se traduit tôt ou tard en institutions et en faits humains. Quel est donc cet intérêt et cet avantage théorique de la non-inaccessibilité absolue de l’Univers ?

C’est que le Bon Dieu, l’Absolu, est aussi bien chassé de l’Univers, qu’il l’est de notre globe terrestre.

Du moment que l’Univers nous est tant soit peu accessible, fût-ce même dans une mesure infiniment petite, il doit avoir une nature semblable à celle de notre monde connu. Son inaccessibilité n’est point causée par une différence de nature, mais par l’extrême éloignement matériel de ces mondes, qui