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mène tel qu’il se présente naturellement ; 2° l’expérience, c’est-à-dire la contemplation du phénomène plus ou moins modifié par des circonstances artificielles, que nous instituons expressément en vue d’une plus parfaite exploration ; 3° la comparaison, |218 c’est-à-dire la considération graduelle d’une suite de cas analogues, dans lesquels les phénomènes se simplifient de plus en plus. La science des corps organisés, qui étudie les phénomènes du plus difficile accès, est aussi la seule qui permette véritablement la réunion de ces trois moyens. L’astronomie, au contraire, est nécessairement bornée au premier. L’expérience y est évidemment impossible ; et, quant à la comparaison, elle n’y existerait que si nous pouvions observer directement plusieurs systèmes solaires, ce qui ne saurait avoir lieu. Reste donc la simple observation, et réduite même à la moindre extension possible, puisqu’elle ne peut concerner qu’un seul de nos sens (la vue). Mesurer des angles et compter des temps écoulés, tels sont les seuls moyens d’après lesquels notre intelligence puisse procéder à la découverte des lois qui régissent les phénomènes célestes. » (Tome II, pages 13-14.)

Il est évident qu’il nous sera à tout jamais impossible, non seulement de faire des expériences sur les phénomènes physiques, chimiques, géologiques et organiques qui se produisent sur les différentes planètes de notre système solaire, sans parler déjà de celles des autres systèmes, et d’établir des com-