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nomènes et les choses qui remplissent ces mondes inconnus, et qui en constituent la réalité, sont hors de la portée de nos sens. Nous ne pouvons pas comprendre des choses dont nous ne pouvons pas même déterminer, constater la réelle existence. Tel est l’unique caractère de cette inaccessibilité. Mais sans pouvoir nous former la moindre idée des formes et des conditions d’existence des choses et des êtres qui remplissent ces mondes, nous savons pertinemment qu’il ne peut y avoir de place pour un animal qui s’appelle l’Absolu ; ne fût-ce que par cette simple raison, qu’étant exclu de notre monde visible, tout imperceptible que soit le point formé par ce dernier dans l’immensité des espaces, il serait un absolu limité, c’est-à-dire un non-absolu, à moins qu’il n’y existe de la même manière que chez nous : qu’il n’y soit, de même que chez nous, un Être tout à fait invisible et insaisissable. Mais alors il nous en revient au moins un morceau, et par |202 ce morceau nous pouvons juger