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… Nous défions qui que ce soit de sortir de ce cercle, et maintenant qu’on choisisse[1].]

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D’ailleurs, l’histoire ne nous démontre-t-elle pas que les prêtres de toutes les religions, excepté ceux des cultes persécutés, ont toujours été les alliés de la tyrannie ? Et ces derniers même, tout en combattant et en maudissant les pouvoirs qui leur étaient contraires, ne disciplinaient-ils pas leurs propres croyants en vue d’une tyrannie nouvelle ? L’esclavage intellectuel, de quelque nature qu’il soit, aura toujours pour corollaire l’esclavage politique et social. Aujourd’hui le christianisme sous toutes ses formes différentes, et avec lui cette métaphysique doctrinaire, déiste ou panthéiste, qui n’est autre chose qu’une théologie mal grimée, font ensemble le plus formidable obstacle à l’émancipation de la société ; et la preuve, c’est que tous les gouvernements, tous les hommes d’État, tous les hommes qui se considèrent, soit officiellement, soit officieusement, comme les pasteurs du peuple, et dont l’immense majorité n’est aujourd’hui sans doute ni

  1. Le passage entre crochets, dont nous ne donnons que le commencement et la fin, et qui occupe les vingt-deux dernières lignes du feuillet 166, le feuillet 167 (feuillet qui a été détruit par l’auteur), et les dix premières lignes du feuillet 168,a été biffé sur le manuscrit, et Bakounine a écrit en marge le mot : Employé. Ce passage se retrouve en effet, avec quelques légers changements de forme, aux feuillets 167-169 de la troisième rédaction de l’Empire knouto-germanique (pages 41-44 du présent volume.) — J. G.