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volonté, et par une instruction rationnelle) qu’à la transformation successive de l’ordre social. Car non seulement lui-même, considère comme individu, mais son milieu social, cette société humaine dont il est le produit immédiat, n’est à son tour rien qu’un produit de l’universelle et omnipotente nature, au même titre et de la même manière que le sont les fourmilières, les ruches, les républiques des castors et toutes les autres espèces d’associations animales ; et de même que ces associations se sont incontestablement formées et |164 vivent encore aujourd’hui conformément à des lois naturelles qui leur sont propres, de même la société humaine, dans toutes les phases de son développement historique, obéit, sans qu’elle s’en doute elle-même pour la plupart du temps, à des lois qui sont tout aussi naturelles que les lois qui dirigent les associations animales, mais dont une partie au moins lui sont exclusivement inhérentes. L’homme, par toute sa nature tant extérieure qu’intérieure, n’est autre chose qu’un animal qui, grâce à l’organisation comparativement plus parfaite de son cerveau, est seulement doué d’une plus grande dose d’intelligence et de puissances affectives que les animaux des autres espèces. La base de l’homme, considéré comme individu, étant par conséquent complètement animale, celle de l’humaine société ne saurait être autrement qu’animale. Seulement, comme l’intelligence de l’homme-individu est progressive, l’organisation de cette société doit l’être aussi. Le pro-