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existe est en même temps effet et cause, producteur et produit, chaque homme nous |135 apparaît à chaque instant de sa vie comme un être absolument déterminé, incapable de rompre ou d’interrompre seulement le courant universel de la vie, et par conséquent mis en dehors de toute responsabilité juridique. Avec toute cette conscience de lui-même qui produit en lui ce mirage d’une prétendue spontanéité, malgré cette intelligence et cette |136 volonté qui sont les conditions indispensables de l’établissement de sa liberté vis-à-vis du monde extérieur, y compris les hommes qui l’entourent, l’homme, aussi bien que tous les animaux de cette terre, n’en reste pas moins soumis d’une manière absolue à l’universelle fatalité qui règne dans la nature.

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La puissance de penser et la |137 puissance de vouloir, ai-je dit, sont des puissances toutes formelles[1], qui n’impliquent pas nécessairement et

  1. Sur ce mot de formelle, voir la remarque placée, p. 242, à la fin de la note. — J. G.