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riel que ce dernier. Force musculaire ou physique, et force nerveuse, ou force de l’intelligence et force de la volonté, ont ceci de commun, que, premièrement, chacune d’elles dépend avant tout de l’organisation de l’animal, organisation qu’il apporte en naissant et qui est par conséquent le produit d’une foule de circonstances et de causes qui ne lui sont pas même seulement extérieures, mais antérieures ; et que, deuxièmement, toutes sont capables d’être développées par la gymnastique ou par l’éducation, ce qui nous les présente encore une fois comme des produits d’influences et d’actions extérieures.

Il est clair que n’étant, tant sous le rapport de leur nature que sous celui de leur intensité, rien que des produits de causes tout à fait indépendantes d’elles, toutes ces forces n’ont elles-mêmes qu’une indépendance tout à fait relative, au milieu de cette causalité universelle qui constitue et embrasse les mondes. Qu’est-ce que la force musculaire ? C’est une puissance matérielle d’une intensité quelconque, formée dans l’animal par un concours d’influences ou de causes antérieures, et qui lui permet dans un moment donné d’opposer à la pression des forces extérieures une résistance, non absolue, mais relative quelconque.

Il en est absolument de même de cette force morale que nous appelons la force de la volonté. Toutes les espèces d’animaux en sont douées à des degrés différents, et cette différence est déterminée tout d’abord par la nature particulière de leur organisme. Parmi