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de travail qu’il n’était convenu, tantôt en diminuant son salaire sous des prétextes quelconques, tantôt en le frappant d’amendes arbitraires ou en le traitant durement, d’une manière impertinente et grossière. Mais alors l’ouvrier doit le quitter, dira-t-on. C’est facile à dire, mais non toujours à exécuter. Quelquefois l’ouvrier a reçu des avances, sa femme ou ses enfants sont malades, ou bien l’ouvrage dans sa branche d’industrie est mal rémunéré. D’autres patrons paient encore moins que le sien, et, en quittant celui-là, il n’est pas toujours sûr d’en trouver un autre. Et pour lui, nous l’avons dit, rester sans travail, c’est la mort. D’ailleurs, tous les patrons s’entendent et tous se ressemblent. Tous sont presque également vexatoires, injustes et durs.

N’est-ce pas une calomnie ? Non, c’est dans la nature des choses et dans la nécessité logique des rapports qui existent entre les patrons et leurs ouvriers.

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|102 Voulez-vous que les hommes n’en oppriment pas d’autres ? Faites qu’ils n’en aient jamais la puissance. Voulez-vous qu’ils respectent la liberté, les droits, le caractère humain de leurs semblables ? Faites qu’ils soient forcés de les respecter : forcés non par la volonté ni par l’action oppressive d’autres hommes, ni par la répression de l’État et des lois, nécessairement représentées et appliquées par des