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bases sacrées, toutes les conditions de l’inégalité économique, elle avait cru pouvoir réunir et envelopper tous les hommes dans un immense sentiment d’égalité fraternelle, humaine, intellectuelle, morale, politique et sociale. Ce fut son rêve, sa religion manifestés par l’enthousiasme et par les actes grandiosement héroïques de ses meilleurs, de ses plus grands représentants. Mais la réalisation de ce rêve était impossible, parce qu’elle était contraire à toutes les lois naturelles et sociales.

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Faut-il répéter les arguments irrésistibles du socialisme, des arguments qu’aucun économiste bourgeois n’est jamais parvenu à détruire ? — Qu’est-ce que la propriété, qu’est-ce que le capital, sous leur forme actuelle ? C’est, |88 pour le capitaliste et pour le propriétaire, le pouvoir et le droit, garanti et protégé par l’État, de vivre sans travailler, et, comme ni la propriété ni le capital ne produisent absolument rien, lorsqu’ils ne sont pas fécondés par le travail, c’est le pouvoir et le droit de vivre par le travail d’autrui, d’exploiter le travail de ceux qui, n’ayant ni propriété ni capitaux, sont forcés de vendre leur force productive aux heureux détenteurs de l’une ou des autres.

Remarquez que je laisse ici absolument de côté cette question : Par quelles voies et comment la propriété et le capital sont tombés entre les mains