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les noms, mais parmi lesquels, comme Russe, je prie de ne pas oublier saint Nicolas.

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Nous voici donc arrivés à la manifestation de Dieu sur la terre. Mais aussitôt que Dieu apparaît, l’homme s’anéantit. On dira qu’il ne s’anéantit pas du tout, puisqu’il est lui-même une parcelle de Dieu. Pardon ! J’admets qu’une parcelle, une partie d’un tout déterminé, limité, quelque petite que soit cette partie, soit une quantité, une grandeur positive. Mais une partie, une parcelle de l’infiniment grand, comparée avec lui, est nécessairement infiniment petite. Multipliez des milliards de milliards par des milliards de milliards, leur produit, en comparaison de l’infiniment grand, sera infiniment petit, et l’infiniment petit est égal à zéro. Dieu est tout, donc l’homme et tout le monde réel avec lui, l’univers, ne sont rien. Vous ne sortirez pas de là.

Dieu apparaît, l’homme s’anéantit ; et plus la Divinité devient grande, plus l’humanité devient misérable. Voilà l’histoire de toutes les religions ; voilà l’effet de toutes les inspirations et de toutes les législations divines. En histoire, le nom de Dieu est la terrible |207 massue historique avec laquelle tous les hommes divinement inspirés, les grands « génies vertueux », ont abattu la liberté, la dignité, la raison et la prospérité des hommes.

Nous avons eu d’abord la chute de Dieu. Nous