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tion formidable. Le grand, le terrible Ziska, ce héros, ce vengeur populaire, dont la mémoire vit encore, comme une promesse d’avenir, au sein des campagnes de la Bohême, se leva, et, à la tête de ses Taborites, parcourant la Bohême tout entière, il brûla les églises, massacra les prêtres et balaya toute la vermine impériale ou allemande, ce qui alors signifiait la même chose, parce que tous les Allemands en |129 Bohême étaient des partisans de l’empereur. Après Ziska, ce fut le grand Procope qui porta la terreur dans le cœur des Allemands. Les bourgeois de Prague eux-mêmes, d’ailleurs infiniment plus modérés que les Hussites des campagnes, firent sauter par les fenêtres, selon l’antique usage de ce pays, les partisans de l’empereur Sigismond, en 1419, lorsque cet infâme parjure, cet assassin de Jean Huss et de Jérôme de Prague, eut l’audace insolente et cynique de se présenter comme compétiteur de la couronne vacante de Bohême. Un bon exemple à suivre ! c’est ainsi que devront être traités, en vue de l’émancipation universelle, toutes les personnes qui voudront s’imposer comme autorités officielles aux masses populaires, |112 sous quelque masque, sous quelque prétexte et sous quelque dénomination que ce soit.

Pendant dix-sept ans de suite, ces Taborites terribles, vivant en communauté fraternelle entre eux, battirent toutes les troupes de la Saxe, de la Franconie, de la Bavière, du Rhin et de l’Autriche que l’empereur et le pape envoyèrent en croisade