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vants illustres et animés d’un libéralisme sincère, voyez ce qu’ont été les professeurs allemands jusqu’à cette époque et ce qu’ils sont redevenus sous l’influence de la réaction de 1849 : les adulateurs de toutes les autorités, les professeurs de la servilité. Issus de la bourgeoisie allemande, ils en expriment consciencieusement les tendances et l’esprit. Leur science est la manifestation fidèle de la conscience de l’esclave. C’est la consécration idéale d’un esclavage historique.

Les professeurs allemands du quinzième siècle, à Prague, étaient au moins aussi serviles, aussi valets que le sont les professeurs de l’Allemagne actuelle. Ceux-ci sont dévoués corps et âme à Guillaume Ier le féroce, le maître prochain de l’Empire knouto-germanique. Ceux-là étaient servilement dévoués tout d’avance à tous les empereurs qu’il plairait aux sept princes électeurs apocalyptiques de l’Allemagne de donner au Saint-Empire germanique. Peu leur importait qui était le maître, pourvu qu’il y eût un maître, une société sans maître étant une monstruosité qui devait nécessairement révolter leur imagination bourgeoise-allemande. C’eût été le renversement de la civilisation germanique.

D’ailleurs quelles sciences enseignaient-ils, ces professeurs allemands du quinzième siècle ? La théologie catholique-romaine et le code Justinien, deux instruments du despotisme. Ajoutez-y la philosophie scolastique, et cela à une époque où, après avoir sans doute rendu, dans les siècles passés, de grands