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mouvement commercial et industriel, malgré toute la prospérité matérielle des villes allemandes, ne produit absolument rien. Dans ce même siècle, on enseignait déjà, dans les écoles de l’Université de Paris, malgré le roi et le pape, une doctrine dont |105 la hardiesse aurait épouvanté nos métaphysiciens et nos théologiens, affirmant, par exemple, que le monde, étant éternel, n’avait pas pu être créé, niant l’immatérialité des âmes et le libre arbitre. En Angleterre, nous trouvons le grand moine Roger Bacon, le précurseur de la science moderne et le véritable inventeur de la boussole et de la poudre, quoique les Allemands veuillent s’attribuer cette dernière invention, sans doute pour faire mentir le proverbe. En Italie naissait Dante. En Allemagne, nuit intellectuelle complète.

Au seizième siècle, l’Italie possède déjà une magnifique littérature nationale : Dante, Pétrarque, Boccace ; et dans l’ordre politique, Rienzi, et Michel |120 Lando, l’ouvrier cardeur, gonfalonier à Florence. En France, les communes, représentées aux États-généraux, déterminent définitivement leur caractère politique, en appuyant la royauté contre l’aristocratie et le pape. C’est aussi le siècle de la Jacquerie, cette première insurrection des campagnes de France, insurrection pour laquelle les socialistes sincères n’auront pas, sans doute, le dédain ni surtout la haine des bourgeois. En Angleterre, Jean Wicleff, le véritable initiateur de la Réformation religieuse, commence à prêcher. En Bohême, pays slave, fai-