Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/49

Cette page a été validée par deux contributeurs.

brochure Aux officiers de l’armée russe, et, en français, la brochure Les Ours de Berne et l’Ours de Saint-Pétersbourg ; il fit paraître aussi quelques numéros d’une nouvelle série du Kolokol, et déploya pendant quelques mois une grande activité ; mais il finit par s’apercevoir que Netchaïef entendait se servir de lui comme d’un simple instrument, et avait recours, pour s’assurer une dictature personnelle, à des procédés jésuitiques ; après une explication décisive, qui eut lieu à Genève en juillet 1870, il rompit complètement avec le jeune révolutionnaire. Il avait été victime de sa trop grande confiance, et de l’admiration que lui avait d’abord inspirée l’énergie sauvage de Netchaïef. « Il n’y a pas à dire, écrit Bakounine à Ogaref après cette rupture, nous avons eu un beau rôle d’idiots ! Comme Herzen se moquerait de nous deux, s’il était là, et combien il aurait raison ! Eh bien ! il n’y a plus qu’à avaler cette amère pilule, qui nous rendra plus avisés dorénavant. » (2 août 1870.)


VII


Cependant la guerre entre l’Allemagne et la France venait d’éclater, et Bakounine en suivait les péripéties avec un intérêt passionné, une fièvre