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du reste qu’une conséquence du premier : c’est de mettre le mouvement socialiste des travailleurs de l’Allemagne à la remorque du parti de la démocratie bourgeoise. On a voulu renier plus tard l’existence même de cette alliance, mais elle n’a été que trop bien constatée par l’adoption partielle du programme bourgeoisement socialiste du Dr Jacoby, comme base d’une entente possible entre les bourgeois démocrates et le prolétariat de l’Allemagne, ainsi que par les différents essais de transaction, tentés dans les congrès de Nuremberg et de Stuttgart. C’est une alliance pernicieuse sous tous les rapports. Elle ne peut apporter aux ouvriers aucune utilité même partielle, parce que le parti des démocrates et des socialistes bourgeois en Allemagne est vraiment un parti trop nul, trop ridiculement impuissant, pour leur apporter une force quelconque ; mais elle a beaucoup contribué à rétrécir et à fausser |95 le programme socialiste des travailleurs de l’Allemagne. Le programme des ouvriers de l’Autriche, par exemple, avant qu’ils se soient laissé enrégimenter dans le parti de la Démocratie-socialiste, a été bien autrement large, infiniment plus large et plus pratique aussi qu’il ne l’est à présent.

Quoi qu’il en soit, c’est bien plutôt une erreur de système que d’instinct. L’instinct des ouvriers allemands est franchement révolutionnaire et le deviendra chaque jour davantage. Les intrigants soudoyés par M. de Bismarck auront beau faire, ils ne parviendront jamais à inféoder la masse des travail-