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qu’une minorité très infime. Ces provinces avaient appartenu d’abord à la Pologne, plus tard à la Suède, plus tard encore elles furent conquises par la Russie. La plus heureuse solution pour elles, au point de vue populaire, — et je n’en admets pas d’autre, — ce serait, selon moi, leur retour, ensemble avec la Finlande, non sous la domination de la Suède, mais dans une alliance fédérative, très intime, avec elle, à titre de membres de la fédération Scandinave, embrassant la Suède, la Norvège, le Danemark et toute la partie danoise du Schleswig, n’en déplaise à Messieurs les Allemands. Ce serait juste, ce serait naturel, et ces deux raisons suffisent pour que cela déplaise aux Allemands. Cela poserait enfin une limite salutaire à leurs ambitions maritimes. Les Russes veulent russifier ces provinces, les Allemands veulent les germaniser. Les uns comme les autres ont tort. L’immense majorité de la population, qui déteste également les Allemands et les Russes, veut rester ce qu’elle est, c’est-à-dire finnoise et lette, |89 et elle ne pourra trouver le respect de son autonomie et de son droit d’être elle-même que dans la Confédération Scandinave.

Mais, comme je l’ai dit, cela ne se concilie aucunement avec les convoitises patriotiques des Allemands. Depuis quelque temps on se préoccupe beaucoup de cette question en Allemagne. Elle y a été réveillée par les persécutions du gouvernement russe contre le clergé protestant, qui, dans ces provinces, est allemand. Ces persécutions sont odieuses, comme