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France, ils l’ont abêtie ; ils ont enfin attiré sur cette malheureuse victime de leur cupidité et de leur honteuse ambition des malheurs dont l’immensité dépasse tout ce que l’imagination la plus pessimiste avait pu prévoir. En présence d’une catastrophe si horrible et dont ils ont été |86 les auteurs principaux, écrasés par le remords, par la honte, par la ter |74 reur, par la crainte d’un châtiment populaire mille fois mérité, ils auraient dû rentrer sous terre, n’est-ce pas ? ou se réfugier au moins, comme leur maître, sous le drapeau des Prussiens, le seul qui soit capable de couvrir aujourd’hui leur saleté. Eh bien non ! rassurés par l’indulgence criminelle du gouvernement de la Défense nationale, ils sont restés à Paris et ils se sont répandus dans toute la France, réclamant à haute voix contre ce gouvernement, qu’ils déclarent illégal et illégitime, au nom des droits du peuple, au nom du suffrage universel.

Leur calcul est juste. Une fois la déchéance de

    ses inspirations et ses conseils qui le poussaient dans l’abîme. Il n’était plus temps pour faire volte-face. Entraîné dans sa chute, M. de Girardin tomba de toute la hauteur de ses rêves ambitieux, au moment même où ils semblaient devoir s’accomplir. Il tomba aplati, et cette fois définitivement annulé. Depuis le 4 septembre, il se donne toutes les peines du monde, mettant en œuvre ses anciens artifices, pour attirer sur lui l’attention du public. Il ne se passe pas une semaine que son neveu, le nouveau rédacteur de la Liberté, ne le proclame le premier homme d’État de la France et de l’Europe. Tout cela est en pure perte. Personne ne lit la Liberté, et la France a bien autre chose à faire que de s’occuper des grandeurs de M. Émile de Girardin. Il est bien mort, cette fois, et Dieu veuille que le charlatanisme moderne de la presse, qu’il a contribué à créer, soit également mort avec lui. (Note de Bakounine.)