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jourd’hui de paralyser tous ses moyens de défense, dans l’espoir de pouvoir rétablir le trône impérial avec l’aide et sous le protectorat des Prussiens ?

Les membres du gouvernement de la Défense nationale détestent la révolution, soit. Mais s’il est avéré et s’il devient de jour en jour plus évident que, dans la situation désastreuse dans laquelle se trouve placée la France, il ne lui reste plus d’autre alternative que celle-ci : ou la Révolution, ou le joug des Prussiens ; ne considérant la question qu’au point de vue du patriotisme, ces hommes qui ont assumé le pouvoir dictatorial, au nom du salut de la France, ne seront- |71 ils pas des criminels, ne seront-ils pas eux-mêmes des traîtres à leur patrie, si, par haine de la Révolution, ils livrent la France, ou seulement la laissent livrer, aux Prussiens[1] ?




Voici bientôt un mois que le régime impérial, renversé par les baïonnettes prussiennes, a croulé dans la boue. Un gouvernement provisoire, composé

  1. C’est à cet endroit que le manuscrit de Bakounine « bifurque ». Après cette phrase, — qui est identique, à quelques mots près, dans les deux rédactions, et qui occupe, dans la première rédaction, les quatre premières lignes du feuillet 82 (ancien), tandis que dans la seconde rédaction elle occupe les lignes 24, 25 et 26 du feuillet 82 (nouveau), — vient, dans la première rédaction (ligne 5 du feuillet 82 ancien), un développement sur la Révolution, commençant par ces mots : « La Révolution d’ailleurs n’est ni vindicative, ni sanguinaire », et aboutissant (feuillet 104 ancien) aux « Considérations philosophiques » qui occupent les feuillets 105-256 de cette prem-