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paralysent tout ce qui est mouvement, action spontanée et organisation des forces populaires, et par là même livrent incontestablement les villes aussi bien que les campagnes aux Prussiens et par les Prussiens au chef de leur bande, à l’empereur. Enfin que dirai-je ? ils livrent aux Prussiens les forteresses et les armées de la France, preuve les capitulations infâmes de Sedan, de Strasbourg et de Rouen[1]. — Ils tuent la France.




Le gouvernement de la Défense nationale devait-il et |64 pouvait-il le souffrir ? Il me semble qu’à cette question il ne peut exister qu’une réponse : Non, mille fois non. Son premier, son plus grand devoir, au point de vue du salut de la France, c’était d’extirper jusque dans sa racine la conspiration et l’action malfaisante des bonapartistes. Mais comment l’extirper ? Il n’y avait qu’un seul moyen : c’était de les faire arrêter et emprisonner d’abord tous, en masse, à Paris et dans les provinces, à commencer par l’impératrice Eugénie et sa cour, tous les hauts fonctionnaires militaires et civils, sénateurs, conseillers d’État, députés bonapartistes, |75 généraux, colonels, capitaines au besoin, archevêques et évêques, préfets, sous-préfets, maires, juges de paix, tout le corps

  1. Les mots « de Rouen » ne sont pas dans le manuscrit ; ils ont été ajoutés sur l’épreuve. Rouen fut occupé par les Prussiens le 8 décembre 1870. — J. G.