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lutionnaires. Monarchiste ou républicain, un homme d’État ne peut faire autrement que d’avoir la Révolution et les révolutionnaires en horreur ; car la Révolution, c’est le renversement de l’État, les révolutionnaires sont les destructeurs de l’ordre bourgeois, de l’ordre public.

Croyez-vous que j’exagère ? Je vous le prouverai par des faits.

Ces mêmes républicains bourgeois qui, en février et en mars 1848, avaient applaudi à la générosité du gouvernement provisoire qui avait protégé la fuite de Louis-Philippe et de tous les ministres, et qui, après avoir aboli la peine de mort pour cause politique, avait pris la résolution magnanime de ne poursuivre aucun fonctionnaire public pour des méfaits commis sous le régime précédent ; ces mêmes républicains bourgeois, |65 — y compris M. Jules Favre sans doute, l’un des représentants les plus fanatiques, comme on sait, de la réaction bourgeoise en 1848 dans la Constituante et en 1849 dans l’Assemblée législative, et aujourd’hui membre du gouvernement de la Défense nationale et représentant de la France républicaine à l’extérieur, — ces mêmes républicains bourgeois, qu’ont-ils dit, décrété et fait en Juin ? Ont-ils usé de la même mansuétude envers les masses ouvrières, poussées à l’insurrection par la faim ?

M. Louis Blanc, qui est un homme d’État aussi, mais un homme d’État socialiste, vous répondra[1] :

  1. Histoire de la Révolution de 1848, par Louis Blanc, tome II, (Note de Bakounine.)