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pable, s’abstenant au 10 août (comme M. Gambetta et Cie jusqu’au 4 septembre), n’approuvant ni ne désapprouvant les massacres de septembre (comme ces mêmes citoyens, la proclamation de la république par le peuple de Paris), votant la constitution de 93 et son ajournement à la paix ; flétrissant la fête de la Raison et faisant celle de l’Être suprême ; poursuivant Carrier et appuyant Fouquier-Tinville ; donnant le baiser de paix à Camille Desmoulins dans la matinée et le faisant arrêter dans la |63 nuit ; proposant l’abolition de la peine de mort et rédigeant la loi du 22 prairial ; enchérissant tour à tour sur Sieyès, sur Mirabeau, sur Barnave, sur Pétion, sur Danton, sur Marat, sur Hébert, puis faisant guillo |54 tiner et proscrire, l’un après l’autre, Hébert, Danton, Pétion, Barnave, le premier comme anarchiste, le second comme indulgent, le troisième comme fédéraliste, le quatrième comme constitutionnel ; n’ayant d’estime que pour la bourgeoisie gouvernementale et le clergé réfractaire ; jetant le discrédit sur la révolution, tantôt à propos du serment ecclésiastique, tantôt à l’occasion des assignats ; n’épargnant que ceux à qui le silence ou le suicide assurent un refuge, et succombant enfin le jour où, resté presque seul avec les hommes du juste milieu, il essaie d’enchaîner à son profit, et de connivence avec eux, la Révolution[1]. »

Ah ! oui, ce qui distingue tous ces républicains

  1. Proudhon, Idée générale de la Révolution. (Note de Bakounine.)