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mutuellistes de Paris, et rien ne faisait prévoir l’importance qu’elle allait prendre. Ce fut seulement après son second Congrès à Lausanne (septembre 1867), après les deux procès de Paris et la grande grève de Genève (1868), que l’attention fut sérieusement appelée sur cette association, devenue une puissance dont on ne pouvait plus méconnaître le rôle comme levier d’action révolutionnaire. Dans son troisième Congrès, à Bruxelles (septembre 1868), les idées collectivistes s’étaient fait jour, en opposition au coopérativisme. Dès juillet 1868, Bakounine se fit admettre comme membre dans la Section de Genève, et, après sa sortie de la Ligue de la paix au Congrès de Berne, il se fixa à Genève pour pouvoir se mêler activement au mouvement ouvrier de cette ville.

Une vive impulsion fut aussitôt donnée à la propagande et à l’organisation. Un voyage du socialiste italien Fanelli en Espagne eut pour résultat la fondation des Sections internationales de Madrid et de Barcelone. Les Sections de la Suisse française s’unirent en une fédération qui prit le nom de Fédération romande, et eut pour organe le journal l’Égalité, créé en janvier 1869. Une lutte fut entreprise contre de faux socialistes qui, dans le Jura suisse, enrayaient le mouvement, et se termina par l’adhésion de la majorité des ouvriers jurassiens au socialisme révolutionnaire. À plusieurs reprises,