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lution seule peut révolutionner les campagnes.

Enfin, il faut ajouter que la propagande individuelle, fût-elle même exercée par les hommes les plus révolutionnaires du monde, ne saurait avoir une très grande influence sur les paysans. La rhétorique pour eux n’a point de charme, et les paroles, lorsqu’elles ne sont pas la manifestation de la force, et ne sont pas immédiatement |40 accompagnées par des faits, ne sont pour eux que des paroles. L’ouvrier qui viendrait seul tenir des discours dans un village, courrait bien le risque d’être bafoué et chassé comme un bourgeois.

Que faut-il donc faire ?


Il faut envoyer dans les campagnes, comme propagateurs de la révolution, des Corps-francs.


Règle générale : Qui veut propager la révolution doit être franchement révolutionnaire lui-même. Pour soulever les hommes, il faut avoir le diable au corps ; autrement on ne fait que des discours qui avortent, on ne produit qu’un bruit stérile, non des actes. Donc, avant tout, les corps-francs propagateurs doivent être, eux-mêmes, révolutionnairement inspirés et organisés. Ils doivent porter la révolution en leur sein, pour pouvoir la provoquer et la susciter autour d’eux. Ensuite, ils doivent se tracer un système, une ligne de conduite conforme au but qu’ils se proposent.

Quel est ce but ? Ce n’est pas d’imposer la révo-