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pour remplir les fonctions les plus importantes et qui ne devraient être confiées qu’à des républicains sincères.

Le premier danger consiste en ceci : que si même les préfets et les sous-préfets trouvaient, dans leurs départements respectifs, un nombre suffisant de jeunes gens pour remplir l’office de propagateurs dans les campagnes, ces missionnaires nouveaux seraient nécessairement, presque toujours et partout, inférieurs, et par leur intelligence révolutionnaire et par l’énergie de leurs caractères, aux préfets et aux sous-préfets qui les auront envoyés, comme ces derniers sont évidemment, eux-mêmes, inférieurs à ces enfants dégénérés et plus ou moins châtrés de la grande révolution qui, remplissant aujourd’hui les suprêmes fonctions de membres du gouvernement de la Défense nationale, ont osé prendre dans leurs mains débiles les destinées de la France. Ainsi descendant toujours plus bas, d’impuissance à plus grande impuissance, |30 on ne trouvera rien de mieux à envoyer, comme propagateurs de la république dans les campagnes, que des républicains dans le genre de M. Andrieux, le procureur de la République, ou de M. Eugène Véron, le |27 rédacteur du Progrès à Lyon ; des hommes qui, au nom de la république, feront la propagande de la réaction. Pensez vous, cher ami, que cela puisse donner aux paysans le goût de la république ?

Hélas ! je craindrais le contraire. Entre les pâles adorateurs de la république bourgeoise, désormais