Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/364

Cette page a été validée par deux contributeurs.

geois, et même bon nombre de soi-disant représentants du peuple, comme votre citoyen Brialou par exemple, transfuges de la cause populaire et qu’une ambition misérable, née d’hier, pousse aujourd’hui dans le camp des bourgeois ; je les |5 entends s’écrier :

« La Révolution ! Y pensez-vous, mais ce serait le comble du malheur pour la France ! Ce serait un déchirement intérieur, la guerre civile, en présence d’un ennemi qui nous écrase, nous accable ! La confiance la plus absolue dans le gouvernement de la Défense nationale ; l’obéissance la plus parfaite vis-à-vis des fonctionnaires militaires et civils auxquels il a délégué le pouvoir ; l’union la plus intime entre les citoyens des opinions politiques, religieuses et sociales les plus différentes, entre toutes les classes et tous les partis : voilà les seuls moyens de sauver la France. »

----------

|7 La confiance produit l’union et l’union crée la force, voilà sans doute des vérités que nul ne tentera de nier. Mais pour que ce soient des vérités, il faut deux choses : il faut que la confiance ne soit pas une sottise, et que l’union, également sincère de tous les côtés, ne soit pas une illusion, un mensonge, ou une exploitation hypocrite d’un parti par un autre. Il faut que tous les partis qui s’unissent, oubliant tout à fait, non pour toujours sans doute, mais pour tout le temps que doit durer cette union, leurs intérêts