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de vue de la liberté et du progrès humain, puisse arriver à l’Europe et au monde.

J’ai pris part au mouvement d’hier et j’ai signé mon nom sous les résolutions du Comité central du Salut de la France, parce que, pour moi, il est évident qu’après la destruction réelle et complète de toute la machine administrative et gou |4 vernementale de votre pays, il ne reste plus d’autre moyen de salut pour la France que le soulèvement, l’organisation et la fédération spontanées, immédiates et révolutionnaires de ses communes, en dehors de toute tutelle et de toute direction officielles.

Tous ces tronçons de l’ancienne administration du pays, ces municipalités composées en grande partie de bourgeois ou d’ouvriers convertis à la bourgeoisie ; gens routiniers s’il en fut, dénués d’intelligence, d’énergie et manquant de bonne foi ; tous ces procureurs de la République, ces préfets et ces sous-préfets, et surtout ces commissaires extraordinaires munis des pleins-pouvoirs |2 militaires et civils, et que l’autorité fabuleuse et fatale de ce tronçon de gouvernement qui siège à Tours vient d’investir à cette heure d’une dictature impuissante, — tout cela n’est bon que pour paralyser les derniers efforts de la France et pour la livrer aux Prussiens.

Le mouvement d’hier, s’il s’était maintenu triomphant, — et il serait resté tel si le général Cluseret, trop jaloux de plaire à tous les partis, n’avait point abandonné si tôt la cause du peuple ; ce mouvement qui aurait renversé la municipalité inepte, impotente et